Paillasse

Paillasse

Argument

L’idée première m’est venue de de partir du décor pour créer l’histoire. Partir de l’objet et ensuite le faire jouer, prendre la structure d’un lit « brocante », garder le côté ronflant des frises de bois qui l’animent et lui donnent un côté baroque, une théâtralité affichée et donc un capacité narrative : que d’histoires peut-on raconter à partir d’un lit (cf. Brassens et son « Grand Chêne »).

Une fois le lit-théâtre surélevé je le transforme en opéra/castelet à facettes. Grâce à des roulettes, on peut jouer de tous les côtés : au pied du lit un panneau s’abaisse et dévient propice à de la marionnette sur table, à la tête du lit s’installe un guignol classique.

Guignol alors impose que dans ce théâtre réduit, ce mini opéra pourrait se donner ces histoires d’amour et de morts tumultueuses, comme celles qui se jouaient au XIXème siècle et que l’on appelait le « Grand Guignol ». Un mélange de romantisme et de mélodrame sanglant, le tout sur un fond populaire.

À ce moment de la construction, je me suis souvenu de Paillasse, l’opéra de  Leoncavallo écrit comme une exaltation de la réalité quotidienne avec sa musique impétueuse et voyante. Histoire idéale pour ce décor gigogne du fait de sa structure narrative de théâtre dans le théâtre.

La boucle était bouclée.

L’opéra

Ce drame en deux actes fut écrit et composé par Ruggero Leoncavallo en 1892 à Milan, au Teatro dal Verme.

L’action se passe dans un village de Calabre, près de Monalto, le jour de l’Assomption, vers 1865-1870.

Prologue

Tonio apparaît face au rideau pour le prologue. Il insiste sur le fait que la pièce ne doit pas être prise pour un conte : les acteurs sont aussi des hommes et ils sont là pour représenter des sentiments humains.

Premier acte

Le rideau se lève sur les tréteaux d’une troupe de comédiens ambulants. Apprenant que ceux-ci sont de retour, les villageois s’assemblent bruyamment pour les accueillir.

Presque aussitôt apparait Silvio, l’amant de Nedda. Il lui demande d’abandonner Canio et la vie de vagabonde qu’elle hait, et de s’enfuir avec lui. Elle le supplie de ne pas la tenter, mais lorsqu’il l’accuse de ne pas être amoureuse de lui, elle cède et ils décident de s’enfuir à minuit.

Tonio a entendu une partie de leur conversation et va avertir Canio, qui arrive trop tard pour surprendre Silvio, lequel s’échappe dans les bois. Canio, le poignard à la main, menace Nedda afin qu’elle révèle le nom de son amant. Elle refuse et Tonio le presse de contenir sa colère puisque l’amant assistera certainement à la représentation. Une fois seul, Canio se lamante de devoir jouer le clown alors que son cœur est déchiré. Intermezzo orchestra.

Deuxième acte

Les spectateurs arrivent et s’installent. Nedda incarne Colombine qui attend son amant alors que son mari, Paillasse (Canio) est absent. Ce trop grand parallèle avec la situation déstabilise Canio qui tente encore une fois d’arracher à Nedda le nom de son amant. La situation dérape devant l’audience horrifiée. Hagard, Canio finit par annoncer aux spectateurs que « la comédie est finie« .